L'Aube d'une ère nouvelle (French Edition) by Fabien Kammacher

L'Aube d'une ère nouvelle (French Edition) by Fabien Kammacher

Auteur:Fabien Kammacher [Kammacher, Fabien]
La langue: fra
Format: epub
Tags: développement personnel, amitié, changement de vie, amour, famille recomposée, écologie, espoir, protection environnement, nature, climat, permaculture, gastronomie, terroir, projet, petitcoindeparadis, uneauroreprintanière
Éditeur: Librinova
Publié: 2020-12-09T23:00:00+00:00


VIII

Dora était impatiente de découvrir le fameux sanctuaire d’Arthur. Elle se le représentait, composait dans son for intérieur des odeurs, un diorama35 phénoménal, un calme absolu entrecoupé par le bruit du vent entrelaçant un feuillage, la stridulation des cigales, des grillons, et par quelques oiseaux venus gazouiller dans les parages. Elle se voyait déjà allongée sur une terrasse avec pour décor un vaste horizon, des arbres, des prairies, un coucher de soleil. Ils avaient laissé Louisa, Nadia et Adam quelques minutes plus tôt afin de rentrer au bercail. Arthur roulait prudemment. Ils étaient à seulement quelques encablures du logis ; la route était à cet endroit étroite et sinueuse. Dans les campagnes, les autoroutes ou les nationales ne conduisent que rarement à de petites perles isolées, posées sur un écrin de nature, au sommet ou sur le flanc d’une colline.

« Nous y serons quand ? s’informa Dora. Tu roules comme un papy ; tu ne veux pas que je la voie, ta bicoque, au bout du compte ?

— Nous sommes à peine à deux kilomètres, répondit Arthur. Sois patiente.

— J’ai hâte, dit la jeune femme. Je vais m’allonger sur un transat puis me laisser bercer par le crépuscule.

— Fais quand même gaffe ; même si la pluie semble s’être calmée, l’air est frais. Ne va pas choper un rhume, ce serait ballot.

— Oui Docteur. Tu as un plaid ? Et un transat, tu as ça au moins ?

— Nous dénicherons de quoi complaire à Madame. »

Il n’eut pas la bonne heure d’aller au bout de sa phrase. Il dut piler en urgence et faire un écart sur sa droite afin d’esquiver un fourgon. Il s’en fallut d’un rien pour qu’il ne plante sa voiture dans le profond fossé. Une fourgonnette descendait à vive allure, coupant les virages. Au moment de se croiser, Arthur, dont la vue était cachée par les courbes de la route et les arbres, ne la vit qu’au dernier instant. Il klaxonna mais le chauffard poursuivit son chemin, téléphone à la main, klaxonnant en retour comme pour dire merde.

« C’était quoi, ça ? demanda Dora.

— C’était la mort, dit simplement le jeune homme. Elle rôde souvent dans le coin.

— Non mais il est taré ce mec !

— Ah ça, des abrutis au volant, tu en as ici autant qu’à Paris, toutes proportions gardées.

— Il tuera quelqu’un un jour, c’est certain !

— Comme je viens de le dire, nous venons de croiser la mort : parfois elle fauche, parfois elle se contente de passer, comme pour signaler sa présence, nous souffler de forcer notre destin, avant qu’elle ne s’en empare, et ne l’emporte à jamais dans les limbes de l’oubli.

— Sois sérieux, on ne badine pas avec ces choses-là !

— Mais on ne saurait l’être plus. Depuis quelques années, les terrains agricoles se sont vendus au fur et à mesure que les paysans partaient à la retraite. Les permis de construire se sont multipliés ; les collines se sont bétonnées. Nos petits chemins de fermes dévolus jadis aux charrettes puis aux tracteurs sont devenus très passants.



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